Genève planifie sa plus grossière erreur d’urbanisme | Nuisances

Genève planifie sa plus grossière erreur d’urbanisme


 

Genève planifie sa plus grossière erreur d’urbanisme
Ne soyons pas la seule ville rapprochant volontairement ses habitants de son aéroport.
 

Mesdames, Messieurs,

A l’heure où vous allez devoir voter sur les lois PL12136 et 12137 concernant le dézonage des deux quartiers de Cointrin au Grand Conseil, nous aimerions réaffirmer qu’il n’y a pas de question plus importante pour nous - comme pour vous sûrement -, que la sauvegarde de la santé des habitants de Genève.

Dès lors, l’enjeu du vote que vous conduirez est de taille.

Un vote positif donnerait un blanc-seing pour la construction d’immeubles dans cette zone et occasionnerait à termes de graves problèmes de santé pour les personnes qui y habiteront ; elles subiront une augmentation drastique des réverbérations et pics des nuisances sonores.

 

Nous vous le répétons sans détour :

  • La pollution sonore, même si elle est banalisée par le SABRA, n’est pas anodine pour les populations qui y sont et y seront soumises.
    Malgré les affirmations de l'État.

     
  • L’Etat ne veut ni au moment des PLQ ni lors de la délivrance des autorisations de construire lutter contre l’amplification du bruit par des immeubles de haute taille, preuve en est la fin de non-recevoir qu’ont essuyées les procédures d’opposition dans les zones à bâtir actuelles.
     
  • Il y aura bien, sans exagération, 5’000 fois plus de bruit à chaque décollage (l’aéroport compte augmenter sa cadence, nous vous laissons imaginer les conséquences).
     
  • Nous ne parlons pas ici de la charge moyenne mais bien des pics de bruit. Lorsque vous dormez, ce n’est pas le bruit moyen mais bien le pic de bruit qui vous réveille (pétarades d’un vélomoteur, par exemple). Qu’en sera-t-il quand ces pics seront réverbérés par les surfaces d’immeubles de 6 heures du matin à minuit ?
     
  • L’Etat ne parle que de charge sonore (moyenne de bruit) jamais du pic de bruit qui est la vraie nuisance.
     
  • Ni l’orientation des bâtiments, ni les parois végétalisées ne seront à même de réduire ces nuisances. Le bruit du déplacement des avions touchera toutes les façades quelle que soit leur orientation et il n’est pas réaliste de placer 100m d’épaisseur de géraniums sur les façades ni d’y mettre 1m de terre meuble qui ne doit ni sécher ni geler pour garder ses propriétés. Même si un produit miracle existait, cela ne diminuerait pas les pics sonores dans les espaces publics. Les meilleures fenêtres de protection anti-bruit à triple vitrage seront insuffisantes.
     
  • Il y a bien d'autres arguments comme la pollution de l'air car les relevés de mesures des SITG montrent que l'aéroport est un pôle de pollutions de toute sorte : NOx, CO2, particules fines et ozone... qui sera pire en 2020 au Grand-Saconnex et à Cointrin qu'au centre-ville, selon les propres projections du Canton.
     
  • Le DALE raconte qu'il ne s'agit actuellement que d'un dézonage et que le problème des réflexions et réverbérations ainsi que de pics de bruit seront étudiés en détail au moment des PLQ et des autorisations de construire. M. Hodgers l'a même écrit au Grand Conseil en réponse à des questions de Mme Meisner ainsi que M. Lefort. C'est bien évidemment faux, ce n'est pas au niveau des PLQ et des autorisations de construire qu'il sera possible d'agir vu que dans la loi il n'y a pas de mention de réverbérations entre bâtiments ni de pic sonore ! Tous les recours dans ce sens sont déjà rejetés.
     
  • Ainsi les dézonages des quartiers de maison de Cointrin prononcé, il sera juste impossible de s'opposer aux constructions menant à un enfer sonore pour tous les habitants.
     
  • Nous savons que la loi sur le bruit aérien (OPB) est fédérale.

    En revanche, dans la loi Genevoise sur les constructions, on peut très bien introduire la notion de réflexions, de réverbérations entre bâtiments et pourquoi pas de pic de bruit si le législateur le veut. 

     
  • Actuellement, la loi définit des niveaux de bruit acceptable dans le bâtiment à construire mais ne s'occupe nullement du bruit que provoquera ce nouveau bâtiment sur les voisins existants. Ce sont donc aux voisins de se protéger (si c'est possible) du bruit que génèrera ce nouveau bâtiment !!
     
  • Dans notre zone, proche de l’aéroport, il faudra faire des travaux d'isolation phonique du toit, des murs et mettre du triple vitrage à toute les fenêtres et vivre les fenêtres fermées. 
     
  • On dénonce une amplification des pics de bruit actuel de 36dB en sachant que la meilleure fenêtre absorbe 32dB.
     
  • C'est juste un gag d'ignorer les effets des nouveaux bâtiments sur ceux qui sont là depuis des lustres. Aussi parler de charge sonore (moyenne de bruit) dans ce cas est une hérésie. On aura plus de bruit à l'intérieur que maintenant à l'extérieur.
     
  • Que dire aussi des échanges sur les balcons, espaces publique, tel préaux d’école ou terrasse de café ?
     
  • Que penser d'augmenter drastiquement la population dans les endroits les plus pollués du canton de Genève en 2030 selon les projections de l'État ?
     
  • L'État applique-t-il vraiment ainsi le principe de précaution dont il devrait être garant pour tous les citoyens ? 


Persuadés que vous saurez mesurer l’importance de votre vote et que vous êtes conscientes et conscients de la responsabilité qui est la vôtre dans la sauvegarde de la santé de la population genevoise, nous vous prions d’agréer, Mesdames, Messieurs, nos salutations distinguées.